Ateliers en EHPAD : une mémoire à partager

J’anime en ce moment, tous les quinze jours, un atelier intitulé « Dans la cabane des souvenirs ». J’interviens auprès d’un groupe de personnes résidentes d’un EHPAD, que j’ai invitées à partager leurs souvenirs avec les enfants d’une classe de CM1. L’échange se fait pendant toute l’année scolaire, sous forme principalement écrite, les enfants rédigeant des courriers pour les personnes âgées, et les personnes âgées me dictant des réponses à leur apporter et des histoires à leur raconter. Les enfants sont venus leur rendre visite pour la nouvelle année, ils reviendront fin juin pour leur faire un petit spectacle.

« Comment c’était, avant ? »

L’institutrice de la classe de CM1 est enthousiasmée par le projet, qui donne à ses élèves des occasions régulière de se livrer à des travaux d’écriture. Les enfants, qui ont commencé l’année avec plein de questions sur l’école, les amitiés, les jouets, les villes d’« avant », se sont passionnés pour ces personnes très âgées qui ont tant vécu et ont tant de choses à leur dire ! Leurs lettres sont touchantes et apportent aux résidents, souvent isolés, une chaleur humaine et une joie qui leur font parfois défaut.

Au-delà des liens intergénérationnels qui se nouent, ces ateliers sont aussi et surtout une occasion, pour les personnes âgées, d’aller à la chasse aux souvenirs, de les partager avec leurs petits lecteurs et avec les autres résidents et de les fixer noir sur blanc. Dans son bilan intermédiaire, la psychologue de l’EHPAD a salué l’écoute apportée à chacun et chacune. Elle a également souligné l’intérêt de ces ateliers qui amènent les participantes à creuser dans leur mémoire, ce qui donne parfois l’occasion à des souvenirs « oubliés » de refaire surface.

Voici un exemple des interactions qui ont lieu lors de ces ateliers :

Atelier du jeudi 13 mars

Lors de cet atelier, nous lisons un grand message que les enfants de CM1 ont écrit pour S. qui s’est cassé le col du fémur. Ils lui souhaitent un bon rétablissement, lui disent qu’ils espèrent que ce n’est pas trop grave, et qu’ils pensent bien à lui.

S. leur répond :

Je vous remercie toutes et tous. 
Votre message de sympathie me touche beaucoup ! 
Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas trop grave et ce n’est pas trop douloureux, 
et j’espère me remettre le plus vite possible !

Amitiés à tous, 
                           S.

Nous parlons ensuite des fleurs, de plantes, puis des oiseaux qui reviennent au printemps. (…)

F. : 
« Quand j’étais enfant, avec ma sœur, nous n’avions pas beaucoup le temps de nous occuper des oiseaux. Nous vivions à la campagne, pourtant. Mais il fallait aider les parents pour les travaux de la ferme et nous n’avions pas tant de liberté. Les garçons connaissaient bien mieux que nous les animaux et les plantes sauvages. Ils avaient le droit de vadrouiller, eux. Ils savaient le nom des oiseaux. Moi, je les voyais passer au-dessus de nos têtes, mais je n’étais pas capable de les différencier !»
...

Je tiens à jour régulièrement le journal de bord de nos ateliers, qui sera imprimé et donné à chaque participant, afin qu’il puisse le partager avec sa famille. Les enfants préparent une petite exposition pour présenter l’échange dans l’école, et ce qu’ils ont appris grâce à leurs « correspondants ».

Une belle rencontre!

Je suis particulièrement heureuse de la façon dont cet échange entre l’école et l’EHPAD s’est déroulé, et je souhaite développer d’autres projets intergénérationnels. Je sais que dans l’école où travaille ma « complice » institutrice de CM1, plusieurs autres enseignantes pourraient être intéressées.

N’hésitez pas à faire appel à mes services si vous cherchez une intervenante pour des ateliers d’écriture dans des structures d’accueil ou d’hébergement !

Ma «cabane des souvenirs » a vocation à accueillir tous les âges, et tous les publics.